sweetening-diary

Trying to swallow happiness...

Vendredi 10 février 2012 à 9:44

" alt="http://sweetening-diary.cowblog.fr/images/DSCN2318.jpg " style="margin-left:auto; margin-right:auto; display:block;" />

Réapprendre à regarder. J'ai réalisé que depuis que je vis à Reims, je traverse la ville la tête enfouie dans mon écharpe, de la musique plein les oreilles, des problèmes et des questions plein la tête. Si bien que j'en oublie de regarder la ville. J'en oublie d'apprendre à la connaître, j'en oublie de voir les choses qui comptent vraiment. J'ai l'impression qu'avec ma faculté à voir, j'ai perdu ma capacité à comprendre, et à ressentir l'essentiel. Je me surprends à en vouloir à Augustin, à vouloir lui faire payer mon mécontentement. Ce n'est pas ça l'amour. Aimer c'est faire preuve de générosité, et pas de rancoeur. Et pourtant, je trouve à redire à chacun de ses mots. Bien sûr, les circonstances sont différentes maintenant. Les concours approchent, son angoisse monte. Mais d'un autre côté, il a le temps de regarder deux ou trois films dans la semaine, quand il doit bosser tout le temps du week-end qu'il passe chez moi. Je m'agace, je m'agace, mais je sais. Je sais déjà ce que c'est de traverser la prépa. Je sais que c'est dur, je sais qu'il faut lâcher la bride un peu tous les jours, sinon c'est intenable. Mais moi je suis obsessionnelle, et je me consacre à la personne que j'aime. Alors je lui en veux de ne pas en faire autant, et je m'en veux d'en oublier le reste. Alors peut-être qu'en retrouvant la vue, je retrouverais aussi mon équilibre de vie.

Peut-être.

Mercredi 18 janvier 2012 à 20:52

Je dois être un peu masochiste. Je ne cesse de revenir sur ces photos, ces bribes, ces lettres dont j'ignore le contenu. Mais savoir que ces photos sont encore sur la toile, et qu'il conserve ses lettres dans un tiroir avec les miennes, ça me fait de la peine. Savoir qu'il lui a écrit deux fois par semaine pendant un an, et qu'à moi il n'a même jamais envoyé une carte postale, ça me fait mal, ça me peine. J'ai envie de lui dire, mais à quoi bon répéter encore ce que je lui ai déjà dit ? J'ai envie de lui montrer ce que ça fait, mais ce type n'a pas la moindre jalousie en lui. A croire que je ne suis qu'une fille qui passe. J'aimerai qu'il se comporte différemment. Que parfois, il me regarde autrement, qu'il soit plus présent.

Jeudi 5 janvier 2012 à 21:09

En ce moment, je broie du noir. Sans raison, sans justification, et donc sans porte pour sortir, retrouver le soleil, la lumière et la joie de vivre. Je me laisse aller à m'endormir en milieu d'après-midi, roulée en boule sur mon canapé, à verser quelques larmes sans chagrin aux alentours du dîner, à tourner en rond, à grignoter plus que je ne devrai. J'ai la sensation terrible que ce que je vis est déjà terminé, passé, enterré. Que j'observe avec nostalgie les souvenirs d'un temps révolu lorsque je contemple les photos de nous. Je me raconte comment la fin a eu lieu avant d'aller me coucher, ou en rentrant de l'école. Je lis tes messages comme si tu ne les pensais pas. Et pourtant je les attends, je les guette. Cette après-midi, je lisais sur mon canapé, et pour la première fois cette semaine, pour la première fois depuis la dernière nuit dans tes bras, je me suis endormie sans angoisser, sans me sentir triste ou affligée ou anxieuse ou quoique ce soit. Je me suis assoupie avec sérénité, je ne me suis même pas jetée sur mon portable lorsque je me suis réveillée quelques minutes plus tard. Je me suis sentie calme, pas forcément heureuse, mais juste bien, ni plus ni moins. Tu me manques depuis dimanche. Tu me manques, comme si on m'avait littéralement arraché à toi. Je le ressens comme ça, d'autant plus qu'il me semble évident, tous les jours et de plus en plus, que nous ne pouvons aller que dans le mur. Que nous reste-t-il désormais ? Tes révisions pour ces concours, qui se renforcent maintenant que la dernière ligne droite est ouverte. Un peu de nos vacances respectives, mais ce ne sera plus ces merveilleux moments où rien d'autre ne compte que nous. Et puis, l'été, mon stage, ton déménagement, mon apprentissage, ta nouvelle école. Tiens, parlons en de la nouvelle école. J'essaye de me faire croire que ça ne changera rien, que tu seras juste plus heureux qu'avant. Mais ce n'est pas juste, ce n'est pas vrai. Parce que tu vas changer. Parce que je vais changer. Tu vas entrer dans cette école dont tu rêves, étudier ce que tu aimes, trouver le temps pour apprendre cette langue qui t'es si chère, pour te mettre enfin à l'aquarelle, prendre des cours de dessin, te remettre sérieusement au violon, t'inscrire dans un club de théâtre, reprendre le 1500 mètre, sortir plus souvent, voyager, danser. Et moi ? Moi je serai dans une autre ville. Voire deux autres villes. J'aurai un emploi exigeant, et toute une vie loin de toi. J'aurai peur de me lancer dans des groupes, dans des associations. Je manquerai de temps pour aller au cours de danse ou de musique ou d'art, ou de tout ce que tu voudras. Alors que restera-t-il de nous ? Nous avons fait des choix, opté pour des voies trop radicalement opposées. Bien sûr, il y aurait eu des solutions, des chemins qui nous auraient au moins rapprochés géographiquement. Mais nous les avons ratés, ces options n'existent plus, et elles n'existeront plus jamais. Pendant quelques mois, nous avons partagé un mode de vie, un choix d'étude, une préparation, une ville, des regrets et des découragements. Mais le temps passe, et tout cela s'effrite et fond comme neige au soleil. Et lorsque l'été revient, la vie reprend ses droits et ferme les parenthèses qui ne lui paraissent pas viables, pas naturelles. Je t'aime, et tu le sais. Mais j'ignore ce qui peut sauver ce nous qui m'est si cher, si tu ne crois pas au fait qu'on ait un avenir ensemble. Et plus tu le mentionnes, plus tu m'ébranles, plus tu m'effraies. J'aimerais savoir ce que nous allons devenir. J'aimerais nous voir franchir victorieusement ce cap et survivre à tout cela. Mais je ne peux pas savoir. Je ne peux que douter, et quand tu n'es pas là pour m'étreindre, me conforter, le doute vient et me ronge. 

Jeudi 5 janvier 2012 à 15:20

J'ai la sensation que tu t'échappes, encore.

Mardi 3 janvier 2012 à 21:42

Je n'arrive pas à lacher prise. Mais pourquoi le ferais je d'ailleurs ? Je t'aime, c'est bien tout ce qui compte non ? Je t'aime, je le jure. Je t'aime tous les jours, parfois même un peu trop. Je sombre à nouveau dans ce curieux état de dépendance. Je me lève le matin à la recherche de tes messages, je me couche le soir en attendant une attention spéciale de ta part. C'est devenu un rituel, incontrôlable, incontournable. J'attends, tandis que la musique résonne, vibre et s'emporte, que tu m'envoie un peu d'amour. Pas que tu ne le fasses pas. Étrangement, je n'ai pas ou peu de reproches à te faire en la matière. Tu es aimant et tendre. Discret, mais attentif à ta façon. Et c'est ainsi que je t'aime et te veux, pas autrement. Pas différent de ce qui fait ta personne si unique et désirable à mes yeux. Mais je laisse ma vie fonctionner au rythme de nos rappels amoureux, comme une danse incomplète, insatisfaisante, dans laquelle je me laisse aller. Par faiblesse, ou par paresse, je ne sais pas. Peut-être aussi parce que je ne sais pas comment fonctionner autrement. Je te place au centre du monde parce que je t'aime et que tu occupes tant de place dans mon cœur. Mais ce n'est pas sain, et j'en suis tout à fait consciente. J'aimerais pouvoir t'aimer plus rationnellement, mais est-ce encore aimer lorsque la raison intervient ? L'amour est incontrôlable, il ne se soumet pas aux règles conventionnelles et aux barrières de la raison. Il est au dessus de cela. Ce n'est donc pas mon amour que je dois remettre en question, mais bien moi, ma personne, mon oisiveté. Je te laisse devenir le centre, et je m'abandonne à orbiter autour de toi parce que tu es la seule étoile qui demeure dans le néant de ma vie et de mes activités.

Mardi 3 janvier 2012 à 21:23

Croyez vous en l'amour de toute une vie ? J'ai envie, très naïvement d'y croire. De me dire qu'entre lui et moi, l'amour durera, surmontera ce qui doit l'être. j'ai envie d'espérer qu'il m'aime pour de vrai, pour si longtemps que je ne tournerai jamais plus la page sans son soutien, son aide précieuse. Parfois, je regarde son visage, et je sens, je sais que je le trouve merveilleux, parfait pour moi. Que j'aimerai que cela ne s'achève jamais. Mais parfois, je l'écoute, et j'entends cet homme merveilleux dire des choses que je ne veux pas entendre de sa bouche. Parce qu'elles montrent la porte de sortie, l'impasse dans laquelle notre relation risque certainement de finir un jour.

Mardi 27 décembre 2011 à 21:43

Il m'embrasse encore, me souffle un je t'aime à l'oreille, puis ferme la porte de l'appartement. J'entends ses pas dans les escaliers, et, enfin, je me laisse aller à fondre en larmes. Je me roule dans sa chemise, je respire son odeur, en pensant aux mots tranchants qu'il a pu jeter sans même sans apercevoir. Je me dirige vers la fenêtre pour le voir disparaître, mais il reste invisible. Il était pressé, il a du passer avant même que je ne prenne mon poste. Je referme le battant, et retourne me lover dans son lit défait, encore tout plein de sa chaleur délicieuse. C'est curieux, ce goût amer qui me reste sur les lèvres après ces moments si parfaits tout au long de ces quelques heures ensemble. Comme si les aspérités éteignaient la perfection du moment. Mais peut-être suis-je trop indulgente en considérant que ce ne sont que des aspérités. Il s'en va pour retrouver cette fille. J'ai confiance. Ne serait ce que parce que je l'estime et que je l'aime, je me dois de lui faire confiance. Mais je n'aime pas l'idée. Je ne suis même pas vraiment jalouse. J'ai senti la douceur de sa peau, l'envie dans son regard, le regret à l'idée de partir. Je l'ai vu prendre une demie heure de retard en m'embrassant, caressant mes cheveux et ma peau. Mais je l'entend encore me dire de ces mots qui font mal. De ces plaisanteries qui me blessent tant. Lorsqu'il parle d'après nous. Bien sûr, je ne nie pas qu'il puisse exister un "après nous". Je ne veux juste pas l'envisager. Est-ce trop demander de simplement profiter de l'amour que l'on se porte ?

Mardi 20 décembre 2011 à 21:06

But all of a sudden, I changed my mind.
All of a sudden, I decided what I'd really do, I'd get the hell out of Pencey - right that same night and all.
I mean not wait till Wednesday or anything.
I just didn't want to hang around any more.
It made me too sad and lonesome.

Mardi 20 décembre 2011 à 17:07

Aujourd'hui, j'ai vidé ma valise, qui traînait, bien au centre de ma chambre, depuis que je suis rentrée il y a une semaine de cela. J'ai rangé mes vêtements, mes livres, mes cds, j'ai placé mes chaussures dans leur coin, plié mes chaussettes éparses et je me suis secouée. J'ai fait le travail qui avait besoin d'être fait pour cette rentrée. Et je me suis sentie toute vide parce que je n'avais presque rien à faire. Parce que cette année, je ne trouve pas de motivation, pas de contraintes, pas de discipline qui justifient, toutes ensemble, que je cherche à me dépasser. Je me laisse aller à donner à Augustin trop de place, comme je l'avais fait autrefois avec un autre. Et plus il prend de la place dans ma tête, plus je lui en veux. Je lui en veux parce que je me sens laissée pour compte. Parce que lui est sain d'esprit et garde en tête certaines priorités. Alors je m'agace pour un rien, je m'énerve, je boude comme une adolescente prépubère. Je lui fait une scène pour rien, je ne demande même pas ce que je veux. Je lui en veux d'avoir des buts et des obligations quand je me noie tranquillement dans le néant de mes propres contraintes. Et puis je fatigue. Je dors plus longtemps, mais de façon décalée, si bien que chaque matin, j'ai l'impression d'être dans une ouate de coton et de ne pouvoir m'en extirper. Ma vie défile sans que je suive le mouvement, à force de ne rien faire, mais de le faire si mal. Mon emploi du temps scolaire découpe mes journées, m'empêche de développer la moindre activité en dehors. Mes allées et venues chaque week-end pour retrouver Augustin me semblent avaler le temps. Tram puis train, puis voiture. Puis retour. Et chaque semaine, il me semble que je ne fais que courir, courir après le temps, après les gens, après ce que j'aurais pu être, et que je ne suis pas.

Et puis il y a Augustin. Il y a sa façon tendre et imperceptible de te pousser vers le bonheur, presque malgré toi. Il y a les souvenirs du premier baiser, l'exposition surprise d'un photographe, et les vacances au bord de l'eau. Il y a son sourire, ses longs cils de fille, son doux regards, ses fossettes rieuses. Il y a sa peau incroyablement chaude en toutes occasions, sa douce voix grave et ses ma
nières élégantes. Il y a la première fois où il m'a laissé les clés de son appartement, son retour des oraux, la première fois où il est venu me rendre visite. Il y a la crêperie du bord de mer, le feu d'artifice sur l'eau, la nuit de son anniversaire. Tant de rappels de belles choses, tant de bonheur à aimer, à suivre dans le noir. Mon esprit s'apaise, se calme peu à peu. Je cesse de bouder. Je me souviens, simplement. Je cesse de me sentir abandonnée ou ignorée. Je reconnais enfin mon bonheur, et m'endors le sourire aux lèvres.

Samedi 10 décembre 2011 à 23:03

J'ai peur. Tout va bien. Mais j'ai peur. J'ai peur qu'avec les examens qui s'approchent, il manque de temps. Qu'avec les vacances d'été et mon premier stage on soit séparé plus longtemps qu'avant. Qu'avec mon apprentissage et son déménagement, on ne se voit plus assez pour tenir ensemble. J'ai peur que mon idylle se fendille, se disloque et s'éparpille aux quatre vents. J'ai peur de m'attacher plus que de raison. J'ai peur de ne pas être suffisamment réaliste. J'ai peur, c'est tout.

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast