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Trying to swallow happiness...

Jeudi 9 juin 2011 à 12:31

Trouver un sens à la course éperdue contre le vide, le temps. C'est exactement la sensation qui m'effleure alors que je contemple ma fenêtre en quête d'explication. J'ai vu ces visages défaits ou rayonnants, ces sourires brillants ou faux, ces yeux éteints ou débordant d'étoiles, autant de promesses d'un avenir radieux. J'ai réalisé que j'avais oublié d'y réfléchir. De me demander vraiment ce qu'il allait advenir de nous à la rentrée prochaine. De m'interroger sur nos destinations respectives. J'en avais deux en tête pour moi, je n'avais pas pu envisager que les choses suivraient un autre chemin. Dans ses yeux à lui, le soleil, la joie d'avoir décroché ce qui lui semblait hors de portée. Dans les miens, l'incompréhension. Je n'avais pas su imaginer que peut-être cette ville de l'autre côté de mon monde le tenterait assez pour qu'il renonce à sa première ambition. Jusque la, je pouvais rêver à un coup du sort, un hasard heureux qui nous réunirait quelque part.

Je ne peux plus fuir les perspectives d'avenir, elles s'imposent à moi. L'incertitude est passée, le couperet est tombé. Je pensais qu'il nous restait presque trois mois d'insouciance, et soudain, je réalise qu'il a suffit d'un mot pour retomber les pieds sur le sol. Et bon dieu, ça fait mal. 

Lundi 25 avril 2011 à 22:19

Elle écrase son mégot sur le rebord de la fenêtre. Il a fait bon toute la journée, mais maintenant un vent frais balaye la rue, et elle frissonne. Appuyée contre la rambarde, elle regarde les étoiles, la rue calme, le monde immobile autour d'elle. Elle craque une allumette, allume une autre cigarette. Elle se sent si seule ce soir, il faut bien compenser. Elle soupire doucement en pensant à la journée triste qui l'attend le lendemain. La musique de fond s'arrête. Elle ne bouge pas pour la remettre. Elle voudrait s'oublier. Se fondre dans la nuit, dans l'immobilité. Etre le monde entier, et rien à la fois. Ses doigts effleurent doucement les rideaux. Elle ferme les yeux, s'imprègne de l'air autour d'elle. Elle exhale une nouvelle bouffée de cigarette. Proprement écoeurant. Mais tellement nécessaire. Son rythme cardiaque ralentit. Elle se dissout dans l'univers, oublie qu'elle existe, oublie que demain, elle devra faire face à ses problèmes. Ce soir, elle est le vent, les étoiles, les nuages et les pavés. Elle est l'arbre devant sa fenêtre, le mégot qu'elle vient d'écraser, le pantalon qu'elle porte, et le pissenlit qui flotte dans les airs. Elle est l'ombre que projettent les lampadaires sur ce monde nocturne, le chat qui erre dans la rue et l'eau qui ruisselle vers la bouche d'égout.


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Dimanche 10 avril 2011 à 12:32

Elle frissonna. Elle avait aéré sa chambre toute la nuit, et maintenant, hors du lit, elle tremblait. Mais ce froid venait de l'intérieur avant tout. De son absence, du trop-plein de questions qui semblait sur le point de déborder, et de déverser avec lui un flot intarissable d'inquiétudes. Il n'était pas temps de soulever toutes ces interrogations, loin de là. Les jours s'égrenaient à une allure folle, qu'elle ne parvenait plus à suivre. Chaque matin, il lui fallait se faire violence pour affronter une nouvelle journée, qui ne serait jamais suffisamment studieuse pour l'empêcher de culpabiliser. Elle pensait trop, comme toujours. Elle n'y pouvait rien, c'était dans sa nature. Se poser toutes les questions, envisager toutes les solutions avant de prendre un risque. Elle aurait aimé qu'il soit là. Se blottir dans ses bras, oublier à nouveau pendant quelques heures les échéances qui ne faisaient que se rapprocher. Se sentir bien, se sentir pleine, se sentir sereine. Elle soupira et reprit son crayon pour poursuivre son travail.


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Samedi 26 mars 2011 à 14:03

If I Ever Leave This World Alive

If I ever leave this world alive
I'll thank for all the things you did in my life
If I ever leave this world alive
I'll come back down and sit beside your
feet tonight
Wherever I am you'll always be
More than just a memory

If I ever leave this world alive

If I ever leave this world alive
I'll take on all the sadness
That I left behind
If I ever leave this world alive
The madness that you feel will soon subside
So in a word don't shed a tear
I'll be here when it all gets weird
If I ever leave this world alive

So when in doubt just call my name
Just before you go insane
If I ever leave this world
Hey I may never leave this world
But if I ever leave this world alive

She says I'm okay; I'm alright,
Though you have gone from my life
You said that it would,
Now everything should be all right

She says I'm okay; I'm alright,
Though you have gone from my life
You said that it would,
Now everything should be all right
Yeah should be alright 

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Dimanche 23 janvier 2011 à 11:39

Je suis malade. Une toux sèche qui me vrille la gorge, une chaleur brûlante qui cogne contre mes tempes et m'empêche de me concentrer. J'ai trop chaud, je voudrais me mettre à nu, jeter ces vêtements qui m'encombrent, et me laisser aller à une douche glacée. Mon écharpe me serre, m'étouffe. Je ne peux même pas tourner la tête. Cette tête qui me tourne si fort. Je suis malade, et personne n'est là pour s'occuper de moi. C'est à moi de décider ce que je dois faire. Hier j'ai pris sur moi pour aller en devoir de maths. J'ai amèrement regretté, en rentrant, j'étais encore plus mal. Ca ne passe pas, ça ne veut pas passer. J'ai du mal à réfléchir. A m'occuper. Pourtant, la dernière ligne droite s'ouvre devant moi, le compte à rebours final s'égraine déjà. 87.


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Dimanche 9 janvier 2011 à 12:13

Elle avale son jus d'orange en quelques gorgées, face à son reflet livide dans la fenêtre de la cuisine. Et puis elle se laisse glisser le long du radiateur, s'assied sur le sol glacé. Son souffle harmonieux et calme emplit pourtant la pièce silencieuse. Le chauffage n'a pas encore démarré, elle frissonne. Elle se roule en boule, son bol de céréales coincé entre ses genoux et son ventre. Le sommeil risque de la rattraper. Elle est si lasse, si fatiguée. Il est si tôt pour entamer une nouvelle journée, encore une.
Incapable d'avaler une bouchée, elle entonne un refrain familier, calme et lent comme une berceuse d'enfant. Elle se laisse emporter par le son de sa propre voix, ferme les yeux, et s'imagine qu'il est près d'elle. Il ? Elle ne sait pas. Elle rêve de pouvoir s'accrocher à ses bras, se sentir protégée, à nouveau. Avoir une raison de se lever chaque matin pour affronter ses journées qui s'allongent de plus en plus. Il caresse ses cheveux. Il baise son front. Il la réchauffe de son étreinte. Elle voudrait s'abandonner à cette protection merveilleuse.
A force de volonté, elle s'arrache à ce songe délicieux. Ses yeux s'ouvrent épuisés à force de lutter contre le sommeil et l'imagination. Elle se redresse, et reprend ses esprits pour ne pas être en retard. Le regard vide, elle monte les escaliers. Quelques minutes après, elle redescend et sort de chez elle, emmitouflée dans sa veste. Elle marque une pause, contemple les étoiles. L'aurore ne devrait plus tarder à se lever. Elle monte dans la voiture, passe ses mains sur le volant glacé. Elle pourrait partir, et fuir. Elle pourrait se laisser à mourir également. Elle démarre, fait une marche arrière et s'en va. Ce n'est pas pour aujourd'hui.



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Mercredi 24 novembre 2010 à 17:12

Il me manque. Ca me dépasse, je l'admets. J'ai le ventre noué, la tête ailleurs. Je croyais pouvoir tourner la page. Ca faisait plus d'un mois que je ne lui avais pas adressé la parole, que je l'avais ignoré et méprisé pour sa lâcheté. Un bon mois, balayé par un regard. Il s'est arrêté à côté de moi, m'a contemplée, m'a saluée. Il m'a dit des banalités, a serré mes mains dans les siennes, a cherché à se justifier. Il a voulu m'étreindre, mais je ne l'ai pas enlacé, j'ai simplement dit que je ne pensais pas qu'il le méritait. J'ai dilué mon venin. Je ne voulais pas lui faire le mal qu'il méritait. J'ai attrapé la lueur dans son regard, et elle a allumé quelque chose au fond de moi. L'indulgence. J'ai eu envie de lui pardonner, de croire ses mensonges, de recommencer. J'ai eu envie d'être généreuse et bienveillante. Mais je suis restée là, les lèvres pincées, le coeur sec. Je ne voulais pas qu'il y pénètre. Je voulais le laisser dehors, ne plus le laisser m'atteindre en aucune manière. Je ne voulais pas lui rendre son emprise sur moi. Mais c'est trop tard. Il me manque. Je le déteste de ne pas parvenir à le détester. Je le déteste parce que le temps de l'aimer ou de lui être indifférente est révolu. Je le déteste parce que c'est la seule option qu'il me reste. Je dis du mal de lui en espérant m'en convaincre un jour où l'autre. Parce que j'ai beau savoir que c'est un lâche, un traître, un prétentieux, je sais aussi que c'est un garçon généreux, un garçon drôle, un garçon sensible, un garçon perdu. Et ça, ça change tout.

Je te pardonne idiot. A condition que tu restes loin, très loin, de moi.

Mercredi 24 novembre 2010 à 16:00

Sophie pleura, mais la poupée resta pâle.
Sophie pleura, mais la poupée resta chauve.
Sophie pleura, mais le bras resta plus court.
Sophie pleura, mais la poupée resta sans jambe.

Depuis tout ces malheurs Sophie n'aimait plus sa poupée.

 

Mercredi 24 novembre 2010 à 14:29

Parfois les gens se manquent. Ils se croisent, se regardent, s'échappent et s'oublient. Parfois on rencontre par hasard celui qu'on aurait du garder et on le laisse filer. On en a fait des films et des tragédies divines. Mais rien ne change plus les faits, pas même les regrets. On a rarement, sinon jamais de seconde chance. Les choses se tassent, simplement, le temps fait son oeuvre. Tu acceptes de lui dire bonjour, tu te montres polie. Mais au fond, la petite voix et toujours là, à répéter inlassablement ce à côté de quoi on est passé. L'amour, la vie. Alors on plonge son regard dans celui du l'autre, et on y lit les mêmes regrets. Mais il est déjà trop tard. On le sait. On tourne les talons.


[ Your Call - Secondhand Serenade ]

Samedi 20 novembre 2010 à 17:09

La voiture a surgit derrière le bus. Je ne voyais que ma correspondance. Mon bus de l'autre côté de la rue, qu'il fallait absolument que j'attrape. Je me suis jetée sur la route.La voiture m'a heurtée de plein fouet, et j'ai senti mes jambes se dérober sous moi. Mon corps s'est effondré sous moi, ma tête est allée frapper le sol. Mon dernier souvenir a été son regard affolé le visage pressé contre la vitre. Et je me suis éteinte. Je ne voulais plus me réveiller. Jamais. Et mon coeur s'est tout bêtement arrêté de battre. Comme il avait commencé.

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