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Trying to swallow happiness...

Jeudi 13 octobre 2011 à 18:28

Bon, du coup, hier, j'ai fait dans le bref, parce que j'avais de la compta à faire, et que j'avais pas encore commencé et que je manque un peu de sommeil depuis qu'Augustin mon amour est venu passer le week-end chez moi. En vrai, je vous rassure, le susnommé se nomme pas ainsi. Donc, susnommé et moi même, on avait plein de projets pour ce week-end romantique à souhait, puisque c'était sa première fois à Reims, et que moi, bah je suis niaise par essence. Du coup, j'ai failli commettre un meurtre vendredi quand j'ai entendu qu'il y avait une grêve pour cause d'agression de controleur. Ce qu'il faut savoir, c'est que depuis deux semaines, les trains me haissent. Et pas qu'eux, les trams aussi. Lundi de la semaine dernière, quand je suis arrivée tranquillement à la gare de Champagne Ardenne, à 8km de Reims, il y avait une greve des trams. Et pas une demie greve où t'as des bonnes âmes qui travaillent. Une greve où t'as pas un seul malheureux tram qui circule. Bref, bon an, mal an, je suis arrivée, et je me suis dit, c'est cool, le pire de la semaine est passé avant même qu'elle commence ! Je suis optimiste de la vie tu vois.

Mais que nenni ! La vérité c'est que les transports en commun m'ont jeté une malédiction. Du coup, quand j'ai été obligée de ne pas aller en cours de marketing pour pouvoir prendre mon train, ledit a décidé d'avoir une demie heure de retard. Fun. Le retour à Reims était encore plus drôle : le train qui nous précédait a heurté un gibier, du coup on était bloqué en rase campagne. Pas longtemps. Juste ce qu'il fallait pour rater un des rares trams un dimanche soir. Une demie heure plus tard, je montais dans le tram. Je vous épargne la partie du trajet à pied, où un type fort aimable qui devait penser que je manquait de nourriture (grave erreur vu le contenu de ma valise (ma mère craint de me voir dépérir à Reims, du coup elle me surravitaille : à chaque fois que je retourne à Reims, j'ai trois ou quatre pizzas maison, et des plats faits avec amour dans mon sac)), a décidé de me bombarder avec un oeuf.

Une fois la semaine finie, je pensais que la malédiction allait être levée. Eh non. Cela dit, Augustin a pu venir, et j'étais heureuse comme tout, même si maintenant je suis fauchée telle les blés. Parce que même si la seule chose du programme qu'on ai faite, c'était aller au restaurant, c'était pas offert par la maison. Et puis il a fallu que monsieur s'en retourne en Lorraine. Et la on a tout prévu. Prendre le tram une demie heure plus tôt, parce qu'avec le suivant il aurait pas le train. Sauf que le tram est jamais passé. Jamais. Du coup on a du prendre le taxi et vendre mes organes pour ces 8 malheureux km (on est d'accord, les taxis nous saignent ?). Et la ô miracle. Le train était en retard. Du coup j'étais profondément agacée. Donc pour vaincre la malédiction, demain, je rentre avec mes parents qui viennent me sauver. Espérons juste qu'on ne va pas crever sur le chemin du retour, ce serait pas drôle. Cela dit, j'ai peu d'espoir, il y a greve des trams à nouveau dimanche. Devinez quand je reviens ?

Mercredi 12 octobre 2011 à 22:20

Avec un titre pareil, c'est sur, je me prends pour le père Noël. Mais en vrai non, pas du tout. Je viens juste de réaliser que ça faisait tellement longtemps que je n'étais pas venue trainer mes guêtres dans les parages, que mon nouvel ordinateur connaissait même pas le site. Je peux même pas dire que j'étais trop occupée, parce que je suis une glandeuse compulsive depuis que je suis sortie de prépa. Faut dire, après deux ans, ça m'a calmée. Autant dire que j'ai des envies de meurtre au petit matin lorsque je reçois une notification d'email à 6h50 d'une camarade de l'école. Nan mais 6h50 quoi. Tu commences à 9h30 espèce de cinglée, profite de la vie !

SInon justement, dans la vie, je dors, je mange, je nettoie un peu mon petit nouveau chez moi à Reims ma ville d'adoption. Je rêvasse les trois quarts de mon temps et je fais des projets pour mes week-ends avec Augustin mon amour.

Samedi 16 juillet 2011 à 23:31

Quatre nuits dans tes bras, quatre jours plongée dans tes yeux. Et maintenant, le soir, lorsque vient l'heure de fermer les yeux, de doucement glisser dans le sommeil, une amertume. Celle de m'endormir loin de toi, sans entendre ta voix qui murmure à mon oreille, sans sentir ta main qui cherche la mienne par dessous les draps, qui caresse tendrement mon épaule. La sensation de chaleur qui m'envahit lorsque je ferme les yeux, blottie contre toi. La nuit ne m'intimide plus auprès de toi, je la sens chaleureuse et rassurante. Mais ce soir, tes bras ne m'enlacent pas, tu es reparti, et me voici seule dans ce lit au draps immaculés, où tu n'as jamais dormi. Mes yeux se ferment et je frissonne. Je redoute le réveil, lorsque je me retournerai pour découvrir ton sourire, sentir tes lèvres sur mon front et tes doigts dans mes cheveux, pour ne trouver que le vide. Ce matin déjà, cette sensation de solitude m'a envahie, instinctivement, j'ai clos les paupières, comme pour me séparer d'un mauvais rêve, me persuader que quand je m'éveillerai véritablement, ta délicieuse présence réchaufferait mon coeur.

Lundi 4 juillet 2011 à 20:41

Ca fait bien longtemps que je ne suis pas venue mettre le ne par ici, et je ne sais pas si je vais recommencer avant un bon bout de temps. En résumé, j'ai passé des concours, puis des oraux, je suis tombée amoureuse, j'ai commencé à faire des projets de voyage, je vais déménager sous peu dans une nouvelle ville pour y étudier, et j'envisage de me trouver un job en parallèle. Mais ce n'est pas pour vous raconter ma vie que je passe ce soir. C'est pour remercier un jeune homme talentueux d'un texte qu'il a eu la gentillesse d'écrire pour moi. Le voici donc. Merci à toi.


Course. Rapide. Une accélération bien placée.  Une cible à ma gauche. Mes deux armes se pointent vers lui. Tirent. Il riposte, mais meurt sans m’avoir blessé. Mes deux flingues automatiques tournoient, et en un instant je les ai rechargés. Une balle me touche. J’accuse le coup en hurlant. Je vise la tête.

 

Mon adversaire tombe, en masse morte qu’il était.  J’accélère, me planque derrière des caisses, de cet entrepôt désaffecté exposé au soleil brulant. Un ennemi passe devant moi. Je suis trop lent. Le coup part. Je tombe en arrière, sans vie… Et me désagrège en poussière numérique.

 

« T’en as tué que deux.
-Dois je te rappeler que toi tu t’étais fait headshot sans le moindre meurtre à ton actif ?
-J’étais pas concentrée !
-Oui, bien sur, pas concentrée !

 

L’ironie dans mon ton était plus que suffisante pour qu’elle se décide à me faire la tête. Pas de façon sérieuse évidemment. Mon écran affichait un autre joueur qui lui luttait encore, en attendant que la divinité binaire accepte de me ressusciter.  La demoiselle assise sur mes genoux se retourna vers l’ordi et posa ses mains sur le clavier.

 

Ses mains dansèrent, ses yeux rivés sur l’écran. Elle se ferait pas descendre par un sniper ce coup ci. Je posais ma tête sur son épaule. Fermais les yeux. Me concentrais sur son odeur. Subtile. Sucrée. Si agréable. Ses longs cheveux caressaient mon visage. Mon étreinte sur elle se resserre. Elle ne le sent même pas, trop occupée à jouer.

 

Rapide regard à ma montre. Vingt trois heures. Vingt et une minutes. Au bout de trois meurtres retentissant, elle finit par décéder, déçue de sa performance. Elle fit la moue en se retournant vers moi. Elle était vraiment adorable.

 

« Je te jure que d’habitude j’en tue plus !
-Je te crois, t’inquiètes.
-Tu me laisse recommencer ?

 

Ses yeux se fichèrent dans les miens, faisant retentir mon cœur dans mon corps tout entier.

 

-Evidemment. C’était vraiment une requête ? Tu l‘aurais fais de toute manière.
-Oui, mais c’est encore mieux de te voir craquer !

 

Adorable. Elle se retourna à la seconde précise où l’ordinateur lui rendait les commandes.  Je l’aime, évidemment. Elle le sait surement. Ou s’en doute. Quant à elle… J’étais dans le flou. J’étais de toute manière une marionnette entre ses mains. Je suis heureux avec elle, et même si je ne peux gouter à ces lèvres, je me sens bien.

 

 J’ai peur, aussi. Peur que si je lui demandais de sortir avec moi, elle s’écarte peu à peu de moi. Pour ne pas me blesser. Alors que ça serait précisément ce qu’il ne faudrait pas faire. Je secouai doucement la tête pour chasser ces douloureuses incertitudes. J’en devenais niais. Profitons du moment.

 

On était ensemble, j’étais bien. La pluie s’abattait sur la fenêtre, déformant la lumière artificielle de la rue. Ca rendait assez bien. On distinguait les gouttes, et celles-ci cadençaient nos parties effrénées.

 

-Powned !

 

Comment une aussi gracieuse damoiselle pouvait être aussi bourrine ? Je souris. Je profitai de sa mort virtuelle pour caser :

 

-Espèce de no life va !
-Tu serais pas là, si j’en étais une !
-Bah… Disons que moi, c’pas représentatif, je ne suis pas beaucoup mieux.

Elle fit mine de réfléchir.

 

-Oui, mais si on était comme ça, on serait sur skype en train de poutrer du gens sur un jeu quelconque, non ?
-Mon pc est mort, aussi.
-Certes. Mais alors tu serais mort, avec ton ordinateur, si t’étais un no life !

 

Elle sourit, victorieuse. Je lui concédai le point. Et pris les commandes du pc. Je jouais mal, mais ce n’étais pas grave. Je lui pulvérisais son ratio, mais ce n’étais pas grave. Je l’aimais, mais ce n’étais pas grave.

 

-Qu’est ce qui ne va pas ?
-Comment ça ?

 

Grillé ?

 

-Je commence à savoir quand tu vas pas bien.
-Tu penses lire en moi à ce point ?
-Je crois.
-Tu te trompes.
-Tu mens.

 

Echange rapide de paroles. Un partout.  J’avais poliment réussi à lui dire que je ne voulais pas en parler. Et mourut d’un sniper sur le jeu. Je me retenais de pester. Elle prit les commandes, m’adressant un regard avec une légère lueur de reproche. Ca ne l’empêcha pas vraiment de se recentrer sur le jeu.

 

Le second pc, celui sur lequel j’avais lancé le téléchargement du jeu pour affronter la redoutable joueuse qui trônait sur moi, avait fini de charger ses octets.

 

-Si je te bas… Tu me dis la vérité ? 
-Hum. Je prends le risque. De toute manière, je vais t’exploser.

 

En effet, j’avais pris le risque de tout lui dire. Ce soir. Je savais qu’elle allait m’allumer, et elle était en plus motivée.  Je voyais mes chances de victoire fondre. Le pari m’obligerait à dire la vérité, et j’en avais besoin, pour renforcer ma volonté. Technique de lâche, certes. Mais je l’assume.

 

J’ouvris mon compte. Comme à chaque fois que nous nous affrontions, quelque soit le jeu et l’enjeu, une légère tension s’abattit sur la pièce. Dans la plupart des jeux, notre niveau s’égalait. Pas sur celui-ci.

 

-Un contre un, ou on invite des gens et le meilleur ratio gagne ?
-Un contre un. Le « teamfight » est trop aléatoire.
-No life va !
-Tss.

 

Et elle lança la partie. Je fis craquer mon coup dans les deux sens,  puis mes phalanges, alors que le décompte du jeu commençait. Nos concentrations respectives étaient sans failles. Contrairement à mon style de jeu.

 

Accélération. Roulade, préparation à une attaque surprise. Dissimulation dans un coin. Chargement de mes deux armes, par reflexe, puisqu’elles étaient pleines.  La damoiselle arriva dans l’entrepôt au milieu de la carte. Elle me localisa au moment où mes premières balles virtuelles fonçaient sur elle. Habile esquive, saut, et… Headshot. Avec une arme de la catégorie sniper. Sans zoomer.

Un petit sourire en coin apparut sur ses lèvres, alors qu’elle levait la tête de son écran, pour voir quelle tête je tirais.

 

-J’avoue, beau kill.
-Et c’est pas fini !

 

Et en effet, elle n’avait pas terminé. Je changeai de stratégie de jeu, optant pour des attaques à distance, pour l’embuscade, voir même pour un corps à corps, mais rien ne passait. Elle avait un style de jeu très complet, et, par conséquent, mourrait très rarement.

 

-J’ai gagné, semble-t-il !
-Tss.

 

J’espérais quelques centièmes de secondes qu’elle avait oublié le pari, l’enjeu de la partie. Pas parce que mon égo avait était blessé, le résultat, je m’y attendais, mais parce que, par lâcheté, surement, je ne voulais pas lui avouer. Je m’étais mis dans une situation où j’étais contraint de répondre, mais, il fallait qu’elle pose la question. Et la peur me fit espérer qu’elle ne le ferait pas. Sauf que cet espoir fut balayé.

 

-Et en gagnant, je t’oblige donc à me dire la vérité. Pourquoi est ce que tu fais la tête.

 

Je pris une grande respiration. Expirais lentement. Elle patiente, tourna sa tête sur le côté, avec un petit sourire d’encouragement.

 

-Je préfère te montrer. 
-Fais donc.

 

Je me suis rapproché d’elle, et je l’ai embrassé. Je m’attendais à ce qu’elle m’en colle une. Ou qu’elle se dégage, dégoutée. J’eus la surprise de la sentir me rendre mon baiser. J’ouvris des yeux étonnés. Enfin, après quelques secondes qui me parurent une éternité nous nous séparâmes. Elle souriait toujours, mais maintenant ses yeux brillaient. Deux larmes perlaient.

 

-J’attendais… J’espérais que… Que tu sois amoureux de moi…  depuis que je t’ai rencontré j’attendais ce moment…

 

Surprise.

 

-Moi aussi… Je ne pensais pas que tu… Enfin que tu partageais les mêmes sentiments à mon égard.

 

J’eus un rire nerveux. Cela faisait trois mois que l’on se tournait autour. En adolescents habituellement solitaires, habitués plus aux mondes virtuels qu’au réel, nous n’avions pas sus comment se le dire, comment le faire comprendre à l’autre.

 

-J’ai bien fais de gagner !

 

Elle sourit et se blottit près de moi. J’irradiais littéralement de joie, et j’avais un peu de mal à parler. Ses longs cheveux me caressaient le visage, alors qu’elle s’était rassise sur moi.

 

-Tu me trouves jolie ?
-Tu es bien plus que ça.

 

Et je ne mentais pas. Je n’étais d’ailleurs pas le seul de cet avis. Plusieurs autres garçons la regardaient déjà avec attention. Déjà jaloux ? Mon dieu. Elle rit, et se laissa reposer sur moi. Je l’aime. Elle aussi. Nous sommes heureux. La pluie dehors, redouble d’intensité, comme pour marquer cet instant unique.

 

Les moments à venir s’annoncent… Merveilleux.

Jeudi 9 juin 2011 à 12:31

Trouver un sens à la course éperdue contre le vide, le temps. C'est exactement la sensation qui m'effleure alors que je contemple ma fenêtre en quête d'explication. J'ai vu ces visages défaits ou rayonnants, ces sourires brillants ou faux, ces yeux éteints ou débordant d'étoiles, autant de promesses d'un avenir radieux. J'ai réalisé que j'avais oublié d'y réfléchir. De me demander vraiment ce qu'il allait advenir de nous à la rentrée prochaine. De m'interroger sur nos destinations respectives. J'en avais deux en tête pour moi, je n'avais pas pu envisager que les choses suivraient un autre chemin. Dans ses yeux à lui, le soleil, la joie d'avoir décroché ce qui lui semblait hors de portée. Dans les miens, l'incompréhension. Je n'avais pas su imaginer que peut-être cette ville de l'autre côté de mon monde le tenterait assez pour qu'il renonce à sa première ambition. Jusque la, je pouvais rêver à un coup du sort, un hasard heureux qui nous réunirait quelque part.

Je ne peux plus fuir les perspectives d'avenir, elles s'imposent à moi. L'incertitude est passée, le couperet est tombé. Je pensais qu'il nous restait presque trois mois d'insouciance, et soudain, je réalise qu'il a suffit d'un mot pour retomber les pieds sur le sol. Et bon dieu, ça fait mal. 

Lundi 25 avril 2011 à 22:19

Elle écrase son mégot sur le rebord de la fenêtre. Il a fait bon toute la journée, mais maintenant un vent frais balaye la rue, et elle frissonne. Appuyée contre la rambarde, elle regarde les étoiles, la rue calme, le monde immobile autour d'elle. Elle craque une allumette, allume une autre cigarette. Elle se sent si seule ce soir, il faut bien compenser. Elle soupire doucement en pensant à la journée triste qui l'attend le lendemain. La musique de fond s'arrête. Elle ne bouge pas pour la remettre. Elle voudrait s'oublier. Se fondre dans la nuit, dans l'immobilité. Etre le monde entier, et rien à la fois. Ses doigts effleurent doucement les rideaux. Elle ferme les yeux, s'imprègne de l'air autour d'elle. Elle exhale une nouvelle bouffée de cigarette. Proprement écoeurant. Mais tellement nécessaire. Son rythme cardiaque ralentit. Elle se dissout dans l'univers, oublie qu'elle existe, oublie que demain, elle devra faire face à ses problèmes. Ce soir, elle est le vent, les étoiles, les nuages et les pavés. Elle est l'arbre devant sa fenêtre, le mégot qu'elle vient d'écraser, le pantalon qu'elle porte, et le pissenlit qui flotte dans les airs. Elle est l'ombre que projettent les lampadaires sur ce monde nocturne, le chat qui erre dans la rue et l'eau qui ruisselle vers la bouche d'égout.


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Dimanche 17 avril 2011 à 10:32

Je cherche le bouton pause de ma vie. Celui sur lequel appuyer pour enfin prendre le temps. Passer par une classe préparatoire n'était peut-être pas le meilleur endroit pour chercher, mais sûrement celui où cela m'aurait été le plus utile. Soudainement, je réalise que tout cela est terminé. Mardi commencent les concours. Après cinq ans dans ce lycée, je fais enfin jouer la porte de sortie. Ce lycée, je l'ai aimé. Je l'ai détesté aussi certains jours. Mais j'y ai grandi. J'y suis née en un sens. C'est dans ce lycée que j'ai rencontré les gens les plus fabuleux que je connaisse. Rencontrés, aimés. Perdus parfois.


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Mercredi 13 avril 2011 à 20:56

"Je te réponds ma lycéenne, moi qui ne suis plus lycéen,
Tu veux quelqu'un qui te comprenne, je te comprends, j'essaie au moins..."


Empilés sur mon bureau se trouvent mes livres de révisions, mes notes étalées pêle-mêle, mes stylos éparpillés... Je n'y ai plus le coeur ce soir, et pourtant, je n'ai plus que cinq jours pour me préparer. Pour ne pas regretter, le moment venu, face à ma copie, de ne pas avoir assez travaillé. Mais non, je n'y peux rien, De Gaulle commence par me rendre malade, les malheurs du Tiers-Monde me semblent sans fond, et les simples mots de guerre froide, ou de crise économique pourraient provoquer des éruptions de boutons. Mon reflet dans le miroir me renvoie ma pâleur, mes traits durs et froids. J'en ai assez. Assez de me battre pour des rêves dont je ne suis pas même sûre qu'ils soient les miens, assez  de me plier aux désirs des autres. Assez d'essayer de m'adapter aux exigences de chacun. Assez d'accepter.

Je laisse couler. Je laisse les secondes s'égrener, le temps m'échapper, ses règles s'imposer. Ca m'est égal. Qu'il décide. Qu'il se comporte comme il le souhaite. Ca m'est égal qu'il me dise que ma présence lui est égal. Ca m'est égal. Dans quelques mois, je serai loin. Loin de lui, loin d'ici, loin de tout ce que j'ai connu. Ca m'est égal de ne plus construire, ça m'est égal d'ajouter, une, deux, dix, mille pièces à cet édifice, puisque nous allons gaiement le détruire sous peu. Alors vas-y, dis moi que tu t'en fiches. Prends moi sur le carrelage, fais voler en éclat mes incertitudes, jettes moi tes paroles tranchantes, je ne suis plus à ça près.

Oui je suis en colère. Non tu n'as rien fait. Je ne suis juste pas d'humeur. Pas d'humeur à t'aimer, pas d'humeur à te voir ne pas m'aimer.


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Dimanche 10 avril 2011 à 12:32

Elle frissonna. Elle avait aéré sa chambre toute la nuit, et maintenant, hors du lit, elle tremblait. Mais ce froid venait de l'intérieur avant tout. De son absence, du trop-plein de questions qui semblait sur le point de déborder, et de déverser avec lui un flot intarissable d'inquiétudes. Il n'était pas temps de soulever toutes ces interrogations, loin de là. Les jours s'égrenaient à une allure folle, qu'elle ne parvenait plus à suivre. Chaque matin, il lui fallait se faire violence pour affronter une nouvelle journée, qui ne serait jamais suffisamment studieuse pour l'empêcher de culpabiliser. Elle pensait trop, comme toujours. Elle n'y pouvait rien, c'était dans sa nature. Se poser toutes les questions, envisager toutes les solutions avant de prendre un risque. Elle aurait aimé qu'il soit là. Se blottir dans ses bras, oublier à nouveau pendant quelques heures les échéances qui ne faisaient que se rapprocher. Se sentir bien, se sentir pleine, se sentir sereine. Elle soupira et reprit son crayon pour poursuivre son travail.


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Samedi 9 avril 2011 à 20:43

Elle me sourit, se redresse, s'assoit sur mes genoux. Elle mordille sa lèvre inférieure en haussant un sourcil provocant. Nous éclatons de rire, et je l'étreins plus fort. Elle joue. Du bout des doigts, elle manipule mes vêtements, caresse mes cheveux... Et moi je ne peux pas la quitter du regard. Elle est si vive, si pétillante. Et en même temps si fragile, si vulnérable. Elle m'apaise. Son rire chante à mes oreilles comme aucune mélodie auparavant. Et pourtant, elle est si étrange. Différente. Elle grimace d'un air dégoûté quand j'avale un café. Elle s'assied sur le sol, se laisse glisser dans des positions inattendues, toute en souplesse. Elle s'abandonne entre mes bras en dépit du bon sens, sans prévenir, comme ça. Mais elle n'a pas peur. Elle se laisse glisser, simplement, en douceur. Elle choit sur mon canapé, le sourire au lèvre, moi à ses pieds. J'ai failli ne pas parvenir à la retenir. Elle ne semble pas inquiète, pas le moins du monde. Je passe la main dans ses cheveux, je serre son corps frêle contre le mien.
Je ne sais pas s'il s'agit d'amour. Mais il est inconcevable que nous ne partagions pas quelque chose de fort. D'harmonieux. Elle est mon exception. Celle que je n'avais pas su, ou pas voulu reconnaître, celle qui s'est mis en travers de ma route pour que je ne puisse pas la manquer. Elle a mis les pieds dans mon univers d'autorité, comme si elle savait tout ce qu'elle pouvait m'apporter. En quelques jours à peine, elle a trouvé le meilleur de moi-même, et m'en a fait cadeau. Elle est ma révélation. Celle que j'attendais, depuis trop longtemps déjà.


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