sweetening-diary

Trying to swallow happiness...

Mardi 27 décembre 2011 à 21:43

Il m'embrasse encore, me souffle un je t'aime à l'oreille, puis ferme la porte de l'appartement. J'entends ses pas dans les escaliers, et, enfin, je me laisse aller à fondre en larmes. Je me roule dans sa chemise, je respire son odeur, en pensant aux mots tranchants qu'il a pu jeter sans même sans apercevoir. Je me dirige vers la fenêtre pour le voir disparaître, mais il reste invisible. Il était pressé, il a du passer avant même que je ne prenne mon poste. Je referme le battant, et retourne me lover dans son lit défait, encore tout plein de sa chaleur délicieuse. C'est curieux, ce goût amer qui me reste sur les lèvres après ces moments si parfaits tout au long de ces quelques heures ensemble. Comme si les aspérités éteignaient la perfection du moment. Mais peut-être suis-je trop indulgente en considérant que ce ne sont que des aspérités. Il s'en va pour retrouver cette fille. J'ai confiance. Ne serait ce que parce que je l'estime et que je l'aime, je me dois de lui faire confiance. Mais je n'aime pas l'idée. Je ne suis même pas vraiment jalouse. J'ai senti la douceur de sa peau, l'envie dans son regard, le regret à l'idée de partir. Je l'ai vu prendre une demie heure de retard en m'embrassant, caressant mes cheveux et ma peau. Mais je l'entend encore me dire de ces mots qui font mal. De ces plaisanteries qui me blessent tant. Lorsqu'il parle d'après nous. Bien sûr, je ne nie pas qu'il puisse exister un "après nous". Je ne veux juste pas l'envisager. Est-ce trop demander de simplement profiter de l'amour que l'on se porte ?

Mardi 20 décembre 2011 à 21:06

But all of a sudden, I changed my mind.
All of a sudden, I decided what I'd really do, I'd get the hell out of Pencey - right that same night and all.
I mean not wait till Wednesday or anything.
I just didn't want to hang around any more.
It made me too sad and lonesome.

Mardi 20 décembre 2011 à 17:07

Aujourd'hui, j'ai vidé ma valise, qui traînait, bien au centre de ma chambre, depuis que je suis rentrée il y a une semaine de cela. J'ai rangé mes vêtements, mes livres, mes cds, j'ai placé mes chaussures dans leur coin, plié mes chaussettes éparses et je me suis secouée. J'ai fait le travail qui avait besoin d'être fait pour cette rentrée. Et je me suis sentie toute vide parce que je n'avais presque rien à faire. Parce que cette année, je ne trouve pas de motivation, pas de contraintes, pas de discipline qui justifient, toutes ensemble, que je cherche à me dépasser. Je me laisse aller à donner à Augustin trop de place, comme je l'avais fait autrefois avec un autre. Et plus il prend de la place dans ma tête, plus je lui en veux. Je lui en veux parce que je me sens laissée pour compte. Parce que lui est sain d'esprit et garde en tête certaines priorités. Alors je m'agace pour un rien, je m'énerve, je boude comme une adolescente prépubère. Je lui fait une scène pour rien, je ne demande même pas ce que je veux. Je lui en veux d'avoir des buts et des obligations quand je me noie tranquillement dans le néant de mes propres contraintes. Et puis je fatigue. Je dors plus longtemps, mais de façon décalée, si bien que chaque matin, j'ai l'impression d'être dans une ouate de coton et de ne pouvoir m'en extirper. Ma vie défile sans que je suive le mouvement, à force de ne rien faire, mais de le faire si mal. Mon emploi du temps scolaire découpe mes journées, m'empêche de développer la moindre activité en dehors. Mes allées et venues chaque week-end pour retrouver Augustin me semblent avaler le temps. Tram puis train, puis voiture. Puis retour. Et chaque semaine, il me semble que je ne fais que courir, courir après le temps, après les gens, après ce que j'aurais pu être, et que je ne suis pas.

Et puis il y a Augustin. Il y a sa façon tendre et imperceptible de te pousser vers le bonheur, presque malgré toi. Il y a les souvenirs du premier baiser, l'exposition surprise d'un photographe, et les vacances au bord de l'eau. Il y a son sourire, ses longs cils de fille, son doux regards, ses fossettes rieuses. Il y a sa peau incroyablement chaude en toutes occasions, sa douce voix grave et ses ma
nières élégantes. Il y a la première fois où il m'a laissé les clés de son appartement, son retour des oraux, la première fois où il est venu me rendre visite. Il y a la crêperie du bord de mer, le feu d'artifice sur l'eau, la nuit de son anniversaire. Tant de rappels de belles choses, tant de bonheur à aimer, à suivre dans le noir. Mon esprit s'apaise, se calme peu à peu. Je cesse de bouder. Je me souviens, simplement. Je cesse de me sentir abandonnée ou ignorée. Je reconnais enfin mon bonheur, et m'endors le sourire aux lèvres.

Samedi 10 décembre 2011 à 23:03

J'ai peur. Tout va bien. Mais j'ai peur. J'ai peur qu'avec les examens qui s'approchent, il manque de temps. Qu'avec les vacances d'été et mon premier stage on soit séparé plus longtemps qu'avant. Qu'avec mon apprentissage et son déménagement, on ne se voit plus assez pour tenir ensemble. J'ai peur que mon idylle se fendille, se disloque et s'éparpille aux quatre vents. J'ai peur de m'attacher plus que de raison. J'ai peur de ne pas être suffisamment réaliste. J'ai peur, c'est tout.

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