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Trying to swallow happiness...

Mardi 29 mars 2011 à 21:33

Je me tiens dans un coin, j'ai peur qu'elle me repousse. Ca fait longtemps que je ne l'avais pas approchée de si près. Ses yeux sombres me parcourent, me traversent. Je me sens si petit quand elle est là. Quand elle me dévisage de cet air accusateur. J'ai l'impression d'être un enfant, et d'avoir été pris en faute. Elle s'approche de moi, s'assied sur le tapis, la tête à auteur de ma main. J'ai envie de passer les doigts dans ses cheveux, de la rejoindre par terre, de l'embrasser enfin. De lui dire de ces mots qui plaisent, qui sauraient la conquérir. J'ai envie qu'elle se blottisse dans mes bras et qu'elle n'en parte plus jamais. Mais elle continue de me dévisager, et je n'ai pas le courage de briser le silence, de m'approcher d'elle, de prendre ses lèvres dans les miennes. "Il va se décider ? Pourquoi est ce qu'il hésite autant ?". Je l'entends presque s'interroger de mon absence de réaction. J'ai peur qu'elle s'en aille à nouveau, qu'elle franchisse la porte avec un sourire en me disant à demain, sans parvenir à la retenir, à lui dire que ça peut marcher. Je crois qu'elle aussi est effrayée. Par le temps qui s'écoule trop vite, qui nous échappe sans nous appartenir. Par moi qui n'ai pas su dire plus que mon absence de coup de foudre. C'était vrai. Mais je n'ai pas envie qu'elle s'échappe, qu'elle me quitte à nouveau sans effleurer ma main, sans pouvoir l'étreindre. Je n'avais pas réalisé qu'elle était jolie. Je n'avais pas réalisé qu'elle était sensuelle, voire même désirable. Je croise nerveusement les mains, mes doigts s'agitent, mes paroles coulent à toute allure. Elle rit. Son rire cristallin emplit ma chambre, je me sens bien. Je la regarde rire, je l'écoute surenchérir. Je lui propose à boire, et elle me répond comme toujours "Un verre d'eau peut-être ?". Je me prépare un café après lui avoir tendu son verre. Je sais qu'elle n'aime pas ça. Je n'ose pas l'embrasser, j'ai peur qu'elle me rejette. Je bois ma tasse, assis à table, elle me regarde d'un air moqueur depuis ma chaise de bureau. "C'est ton combientième café de la journée ?". Je souris. Je plaisante à nouveau. J'insiste sur les vertus curatives du café. Elle ne polémique pas, elle n'aime pas ça. Je lui déclame des flatteries, elle me passe de la pommade. On commence à entrer dans une espèce de routine. On se cherche, on se taquine. On se teste mutuellement, depuis chaque coin de la pièce. Elle joue admirablement bien, je suis déjà presque à cours d'atout. Elle a même réussi à me surprendre. Mais elle hésite, je le sais bien. J'aimerai être objectif, mais j'ai envie qu'elle me choisisse, moi. Mais déjà, il faut partir. Elle m'accompagne. Elle reste songeuse. Je n'aime pas ça. Sentir qu'elle est loin de moi. Ma valise cahote sur les pavés. Un voile triste couvre ses yeux. Elle m'embrasse sur la joue avant de partir. Je monte dans le train. Déjà, son odeur me manque. J'attendrai jeudi. Jeudi, je l'enlacerai, enfin.   


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