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Trying to swallow happiness...

Mercredi 23 mars 2011 à 21:14

J'aimais l'amour. J'aimais la sensation délicieuse que procurait la présence de l'être aimé. Me blottir dans ses bras, laisser ses doigts glisser le long de mon dos, s'entremêler dans les cheveux. J'aimais réfléchir à l'avance à ce que je pourrais lui offrir, lui préparer. Comment le surprendre. Aimer était ma raison de vivre, de me lever le matin, d'affronter le froid, la pluie, le sommeil, les mathématiques, les cours de philo, les oraux de langues et les heures de bus. Je ne saurais pas vraiment dire quand les choses ont commencé à changer. A quel moment j'ai arrêté de penser à ce que je pourrais faire pour les autres, pour penser enfin un peu à moi. A quel moment ai-je arrêté de prévoir chaque détail qui me permettrait de faire vivre l'amour tous les jours ? Je suppose qu'en toute logique, le fait que je me sois subitement retrouvée célibataire n'y est pas pour rien. Mais étrangement, ça ne m'est pas venu de suite. Et petit à petit, j'ai arrêté de rêver d'amour. Les visages de ces hommes ont cessé de m'interpeller. Leur voix de m'émerveiller. Leur regard de me transpercer. Je suis devenue opaque, et un peu vide. J'ai orienté ma vie autour de mes études, de mes concours le mois prochain. Des rêves que je pouvais nourrir. De toutes ces choses qui constituent une vie, mais qui n'étaient pas au centre de la mienne jusque la.

Pourquoi a-t-il fallut que ces messieurs se réveillent si près du but ? Lui surtout... Je lui ai consacré ce que je n'ai donné à personne d'autre. Je lui ai offert une année de ma vie. Chacune de mes nuits à rêver à lui, à m'inquiéter d'une dispute, à planifier une surprise, un cadeau... Chaque jour à m'adapter à ses horaires, à ses désirs et à ses envies. Une année où j'ai été le second rôle de ma propre vie. Bien sûr, ça m'a fait plaisir qu'il m'affirme de son propre chef, que c'était sa faute si notre relation n'avait pas marché. Mais son revirement m'a fait plus de mal, beaucoup plus de mal que de bien. C'est étrange, comme je le connais bien. Mieux que lui même. Comment en quelques mots choisis, j'ai trouvé la faille de ses prétendus sentiments. Car oui, je sais ce que c'est qu'aimer. Je n'ai pas oublié. Et je ne peux que constater que lui-même n'en a aucune idée. Qu'il voit l'amour comme ce que moi je peux lui apporter. J'ai crié. Je l'ai traité d'égoïste, et il est resté songeur un instant. Et puis il a dit : tu as raison. Et en concédant qu'il s'était trompé, en admettant que j'avais touché juste, il m'a planté une épine dans le coeur que j'avais mis tant de temps à réparer. Il ne fallait pas revenir pour me dire que, non, tu ne ferais pas d'effort, que, non, ta vision du couple n'avait pas changé. Il m'a même accusé d'attendre de lui qu'il ne vive plus que pour moi. J'ai cru m'étrangler à ces mots. Et puis j'ai pleuré, en réalisant combien je l'avais aimé, et à quel point il était passé à côté de cela.

J'ai été peiné en réalisant qu'il avait pris conscience de ses prétendus sentiments, en même temps que de mon attirance croissante pour Augustin. Ne serait-ce alors qu'une pure jalousie ? Celle d'un premier amour perdu, qu'on espérait ne pas voir reconquis ? Pensait-il vraiment que je ne guérirai jamais de lui, alors même qu'il m'avait négligée si longtemps ? Je reste perplexe. Manquant de temps pour y réfléchir le jour, je n'en dors presque plus la nuit. Je me réveille, épuisée après deux ou trois heures de sommeil, et j'embraye sur une nouvelle journée de cours. Et bien sûr je suis plus sentimentale, et plus fragile en étant fatiguée. Ses bras qui se glisse autour de mes épaules pour me dire au revoir, ses lèvres qui s'attardent sur ma joue, ses yeux qui cherchent à lire dans les miens font trembler les murs que j'ai érigé entre nous. Je sais que je peux lui résister, encore faut il que je le veuille. Mais mes errements et mes craintes me rendent hésitante. Je sais qu'une relation avec lui ne survivrait pas à la distance qui ne manquera pas de nous séparer l'année prochaine. Et auprès d'Augustin, mon coeur bat également un peu plus fort. Je me sens perdue, comme une boussole abimée, qui indiquerait tour à tour le sud et le nord. Mon coeur serait-il défectueux ?


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