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Trying to swallow happiness...

Mercredi 24 novembre 2010 à 16:00

Sophie pleura, mais la poupée resta pâle.
Sophie pleura, mais la poupée resta chauve.
Sophie pleura, mais le bras resta plus court.
Sophie pleura, mais la poupée resta sans jambe.

Depuis tout ces malheurs Sophie n'aimait plus sa poupée.

 

Mercredi 24 novembre 2010 à 14:29

Parfois les gens se manquent. Ils se croisent, se regardent, s'échappent et s'oublient. Parfois on rencontre par hasard celui qu'on aurait du garder et on le laisse filer. On en a fait des films et des tragédies divines. Mais rien ne change plus les faits, pas même les regrets. On a rarement, sinon jamais de seconde chance. Les choses se tassent, simplement, le temps fait son oeuvre. Tu acceptes de lui dire bonjour, tu te montres polie. Mais au fond, la petite voix et toujours là, à répéter inlassablement ce à côté de quoi on est passé. L'amour, la vie. Alors on plonge son regard dans celui du l'autre, et on y lit les mêmes regrets. Mais il est déjà trop tard. On le sait. On tourne les talons.


[ Your Call - Secondhand Serenade ]

Lundi 22 novembre 2010 à 18:51

Savoir, c'est continuer à espérer. Et tout le monde a besoin d'espoir. Mais parfois quand viens le soir, je ne sais plus, je suis perdue. Mon esprit erre, traverse les murs et s'assombrit en ne trouvant aucune réponse à toutes les questions qui s'accumulent. J'ai besoin d'une ligne directrice, d'une vague idée de mon chemin, de ce qui m'attend. Mais je suis dans le brouillard, j'avance sans rien voir, sans comprendre où je vais. Je chois, je me relève, je tangue et je chavire. A l'aveuglette, je continue de marcher et de tomber encore et toujours. De me relever encore et toujours. Mais sans guide, je ne fais que m'égarer un peu plus. Et parfois le soir, j'aimerais dormir un peu. Dormir quelques jours, quelques mois. Me reposer vraiment pour retrouver enfin le fil directeur de ma vie qui m'a échappé un jour ou l'autre. Au lieu de quoi, je joue à chat. Dans le brouillard. Et je ne pense pas que la partie soit perdue d'avance, loin de là.

Samedi 20 novembre 2010 à 17:09

La voiture a surgit derrière le bus. Je ne voyais que ma correspondance. Mon bus de l'autre côté de la rue, qu'il fallait absolument que j'attrape. Je me suis jetée sur la route.La voiture m'a heurtée de plein fouet, et j'ai senti mes jambes se dérober sous moi. Mon corps s'est effondré sous moi, ma tête est allée frapper le sol. Mon dernier souvenir a été son regard affolé le visage pressé contre la vitre. Et je me suis éteinte. Je ne voulais plus me réveiller. Jamais. Et mon coeur s'est tout bêtement arrêté de battre. Comme il avait commencé.

Samedi 20 novembre 2010 à 13:27

Je cherche le Prince charmant. Je prétends le contraire, je refuse de l'admettre. Mais dans le fond, c'est tout ce que j'attends de la vie. Je suis droguée de romantisme, de comédie romantique, de livre d'amour idiot... J'attends l'amour des contes de fées, le seul, le vrai, celui qui m'emportera très loin. Celui qui me fera oublié que j'ai pu en aimer d'autres auparavant. J'ai beau savoir que ça ne se produira pas, que ce n'est qu'un beau rêve, je ne peux pas m'en empêcher...

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Mardi 16 novembre 2010 à 20:42

Je vais mieux. Mieux que lorsque truc a pris de la place dans ma vie. Mieux que lorsque j'ai perdu Monsieur mon Amour. Mieux que lorsque je sortais avec lui en fait. Mieux qu'avant que je ne sorte avec lui. On pourrait même dire que je vais bien. Je suis simplement très lasse. Fatiguée de courir après des résultats qui n'arrivent pas, après des gens qui au final n'en valent pas la peine, après des êtres qui meurent parce que c'était leur tour. J'ai envie de me rouler en boule dans mon lit et de m'assoupir, sereinement. Ne plus réfléchir, ne plus chercher un sens à ma vie, une ligne directive qui m'indiquerait quel chemin suivre. Dans le fond, j'ai juste peur. Peur d'échouer à être moi.


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Samedi 13 novembre 2010 à 9:41

Cette nuit, le vent soufflait par rafale au dehors. Je me suis roulée en boule dans mon lit, et les images se sont mises à défiler. Quand il me tenait dans ses bras. Quand il me rattrapait lorsque je lui sautais dessus. Quand il caressait mes cheveux. Quand il me donnait un écouteur. Quand il me portait dans la rue. Quand il s'agenouillait près de moi. Quand il serrait mes mains gelées dans les siennes. Quand il disait je t'aime. Quand il me regardait. Quand il jouait avec son petit frère. Quand il essayait de me remonter le moral. Quand il riait. Quand il m'écrivait des cartes postales. Quand il me tendait des quartiers de clémentines du bout des lèvres. Quand il arrivait le matin complètement dans les vaps. Quand il était venu me surprendre pour mon anniversaire. Quand on avait passé la nuit du nouvel an ensemble. Quand il avait fabriqué une couronne en carton pour la galette des rois. Quand il m'avait accompagnée en vacances. Quand il n'arrêtait pas de me prendre en photo. Quand il trouvait que je sentais bon. Quand il me serrait contre lui.


Et la j'ai compris. J'ai compris que j'aurais donné n'importe quoi pour sentir encore un peu que j'existais dans le regard d'un homme. Sentir que je ne suis pas ordinaire, parce qu'un homme pas ordinaire le pense...



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Jeudi 11 novembre 2010 à 15:26

Désolée pour la mauvaise qualité, j'avais envie de m'amuser un peu...


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Mercredi 10 novembre 2010 à 20:18

« T'auras qu'à pas faire attention quand on te parlera de moi... »

 

 

Une brise délicieuse soufflait et agitait les branches des arbres autour du cimetière. Marius était assis sur la pierre tombale, son air nonchalant collé au visage. Il ne savait pas afficher ses sentiments. Le vent faisait remuer ses cheveux bouclés en rythme et le rendait absolument craquant. Mais ses yeux dégageait un sérieux inquiétant, et ses cernes montraient qu'il devait cruellement manquer de sommeil. Il serrait entre ses mains un bouquet de roses épineuses, et de ses doigts écorchés perlaient quelques gouttes de sang.

Marius se laissa aller contre la pierre et ferma les yeux. Le froid du marbre dans son dos ne semblait pas le déranger, et un sourire d'apaisement se dessina sur son visage. Une larme coula le long de sa joue, larme qu'il essuya du revers de la main. Qu'il était beau...

J'aurais pu rester des heures à l'observer. D'ailleurs c'était précisément ce que j'allais faire. Son sourire me rassurait. Je me sentais moins coupable, mais j'aurais donné n'importe quoi pour pouvoir parcourir les quelques mètres qui nous séparaient et le prendre dans mes bras. Au lieu de quoi, je me contentais de planifier les moments où je serais assez proche pour le voir, et pour vérifier qu'il allait bien.

Je m'étais habituée à ses venues régulières chaque lundi et chaque jeudi, avec un bouquet de roses blanches. Il contemplait posément la tombe nue sur laquelle il reposait présentement, et puis il murmurait des paroles rassurantes. L'abattement le frappait souvent et il se laissait choir au pied de la stèle, entayant ses longs doigts de pianiste sur les épines des fleurs. Alors il passait un long moment à communier, les yeux clos. Il abandonnait les fleurs ensanglantées sur la dalle de marbre avant de partir, et promettait de revenir. Et il s'éloignait douloureusement.

C'était devenu une routine, qui me permettait pendant quelques heures, deux fois dans la semaine d'être proche de lui, et ça me suffisait. Ou plutôt je m'en contentais. Mais ce jour la, les choses n'ont pas suivi leur cours normal. La voix avait brisé l'harmonie qui semblait régner autour de Marius.

« Eh vous, là-bas ! ».

Marius s'était redressé hâtivement, et avait resserré sa pression autour des fleurs. Il n'avait jamais eu à faire face à qui que ce soit pendant ses visites, et cela donnait à sa présence un côté intime. De mon côté je n'avais pas senti la tierce personne arriver, mais j'avais reconnu la voix. C'était une femme d'un certain âge, Mme Rotin, qui passait de temps à autres entretenir la tombe de son défunt époux. Elle se faisait forte de faire la loi dans ce cimetière et elle imposait aux individus qu'elle rencontrait de respecter un code qui lui semblait essentiel vis-à-vis de leurs propres disparus.

« Mais ça va pas non ? Vous avachir comme ça sur une tombe ? Vous vous prenez pour qui ?! »

En d'autres temps, Marius aurait souri d'un air amusé, et demandé malicieusement pour qui elle-même pouvait se prendre, pour lui dire ce qui se faisait et ne se faisait pas. Au lieu de quoi, il soutint son regard d'un air agacé. Un peu décontenancée, la moralisatrice hésita un instant, avant de reprendre ses directives.

« Un peu de respect enfin jeune homme ! Connaissez vous seulement cette fille ? Je suis certaine que ses parents seraient outrés de votre comportement. Les vôtres aussi d'ailleurs ! »

J'assistais impuissante au discours de cette bonne femme, qui m'exaspérait de plus en plus. Elle me volait ce moment avec Marius, et elle gâchait cet instant de paix intérieure qu'il avait tant de mal à atteindre ces derniers temps. Je me suis agrippée au tronc et me suis laissée tomber au sol. J'avais beau savoir que mes précautions étaient inutiles, j'avais peur d'avoir mal en touchant le sol. Je savais que mon intervention était inutile et même pire, irréalisable, mais je ne pouvais pas rester simple spectatrice, si loin de lui.

Marius fusilla la veuve Rotin du regard. Il se mit debout, de sorte qu'il la dominait d'une bonne tête, et soupira. D'un air subitement très las, il ouvrit la bouche et souffla de la voix grave que j'aimais tant :

« J'ignore qui vous êtes pour vous permettre de me faire la leçon. Mais la demoiselle qui repose ici ne m'interdirait jamais de m'allonger auprès d'elle, du moment où je ne me trouve pas sous la dalle. Vous ne connaissez ni son histoire, ni la mienne. Je ne me permet pas d'intervenir dans votre façon d'honorer et d'aimer vos morts. Laisser moi agir comme bon me semble, et abstenez vous à l'avenir de vous en prendre à moi, je ne serais pas toujours si fatigué d'être. »

Il lui tourna résolument le dos, et caressa du bout des doigts la stèle. Son sourire était désormais amer. Le moment était gâché. Il était si absorbé par ses pensées, qu'il ne vit même pas que Mme Rotin était partie. J'aurais aimé savoir quelles idées traversaient son esprit torturé. J'avais conscience de la souffrance qu'il devait ressentir, et peut-être de la colère que l'importune avait pu susciter en brisant son entrevue. Instinctivement, je me suis rapprochée, comme si la proximité physique pouvait m'aider à me glisser dans ses pensées. Je pouvais l'entendre respirer doucement. Je n'ai pas pu m'empêcher de murmurer son nom à mi-voix, mais je savais qu'il ne se tournerait pas.

« Je sais que tu es là mon ange, affirma-t-il d'une voix brisée. Je sais que tu es là, et que tu peux entendre ce que je te dis. Je peux sentir ta présence, partout où je vais. Tu habites mon âme, mais ici, tu me rassures. Mais je ne le mérite pas. Si tu savais combien je suis désolé mon amour. J'aurais voulu être là pour toi tous les jours de ma vie. Et il a suffit que je m'absente une heure pour que tu partes pour toujours... Pardonne moi de n'avoir pas su te protéger. »

Il se tourna vers moi et me regarda droit dans les yeux, comme s'il avait pu me voir. Il me sourit et esquissa un mouvement pour caresser ma joue qu'il traversa. Se pouvait-il que ses yeux se pose sur ce qu'il restait de moi ? Se pouvait-il que par une chance inouïe il fut le seul à pouvoir me voir ? J'ai tendu le bras vers son visage qu'il a incliné vers moi pour en sentir le contact. Si j'avais eu un cœur, son rythme se serait emballé comme jamais.

De mes deux mains jointes, je représentait un cœur. Il s'agissait autrefois de notre signe d'au revoir. Une larme perla au coin de son œil. Il la laissa ruisseler le long de sa joue et finir sa course sur sa chemise noire, que j'aimais tant autrefois.

« Je reviendrais toujours te voir mon ange. Tu es mon miracle. Avec toi, tout est possible... »

Et sur le visage de Marius se dessina un sourire calme et apaisé. La sérénité se lisait sur son visage., et je sentais qu'elle se répandait en moi. Tout sentiment de culpabilité s'évaporait progressivement. Ce moment unique, impossible, était le notre pour toujours.

Mercredi 10 novembre 2010 à 20:11

Vous êtes fatigué, la journée a été rude. Une matinée studieuse, épuisante après une bien trop courte nuit. Une après-midi a écouter des conférenciers déblatérer avec plus ou moins de talents sur des thèmes plus ou moins intéressant. Vous êtes enfin dans le bus qui vous ramènera au centre ville, afin de prendre votre correspondance. Il est déjà tard, vous avez hâte de pouvoir vous installer sur votre lit avec une bonne musique dans les oreilles, et un bon livre dans les mains. Vous pensez aux six heures que vous auriez pu gagner chez vous, si vous aviez refusé de participer à cette conférence dans ce lycée concurrent. Les feux semblent se liguer contre vous, et vous n'avancez pas très vite. Votre regard erre au dehors, déjà las. Plus que quelques mètres et il vous faudra descendre du bus et aller attendre votre correspondance dans le froid. Et voila que votre regard ce fixe. Quelque chose d'étrange. Mais si enfin, faites plus attention ! Deux hommes. Maintenant vous les voyez clairement. Deux hommes debout, qui retiennent un corps qui s'est effondré. Une jeune femme qui s'approche l'air affolé et tente d'entrer en contact avec le corps. Un vieil homme qui a perdu connaissance. Vous détournez le regard. Ce n'est pas que ces choses ne vous touchent pas, bien au contraire... Mais vous ne souhaitez pas vous livrer au voyeurisme. Les secours arriveront. Vos jambes traversent la place, rejoignent votre arrêt, montent dans un bus. Mais votre esprit reste sur cette place, près de ce vieux monsieur. Et peut-être que demain, la mort sera passée.


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